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André, Louis BATTUT, pilote dans l'escadrille Br.45

Merci à Bénédicte CLOGENSON, son arrière petite-nièce et à Bernard BATTUT de m'avoir ouvert leurs archives personnelles et de m'avoir autorisé à publier le parcours militaire de André BATTUT.


André est né le 3 janvier 1892 à Paris (7ème). Il est le fils d’Anatole, Victor BATTUT et Marie-Joséphine BERTHELEMOT. A sa naissance, son père est chef de rayon au Bon Marché.

Matricule 862 de la classe 1912 du bureau de recrutement de Paris-2ème bureau, il part au service militaire le 10 octobre 1913. Il est affecté au 45ème Régiment d'Artillerie de Campagne à Orléans, caserne Du Portail.



1914

Le 45ème RAC fait partie de l'Artillerie du 5ème CA de la IIIème Armée. Jusqu'en juillet, les 4 groupes de batteries seront ensemble, après ils sont séparés, Gp 1et 2 en réserve, Gp 3 et 4, artillerie de la 125ème DI

Le 25 mars, il est promu brigadier.

À la déclaration de guerre, le 45ème est envoyé dans les Ardennes. Il y protège le recul du 5ème Corps d'Armée jusqu'à la bataille de la Marne.

Le 5ème CA en août 1914 – Source : AFGG


Il combat dans la région de Revigny et Vaubécourt 

Le 5ème CA pendant la bataille de la Marne – Source : AFGG
Le 12 septembre, commence la poursuite des troupes allemandes qui reculent.

Le 30 octobre, André passe maréchal-des-logis.

À la stabilisation du front, le 45ème RAC est positionné dans la région de Vauquois en forêt d'Argonne. Secteur qu'il ne quittera qu'en juillet 1915

Le 5ème CA en Argonne – Source : AFGG
Une batterie de 75 en action (1914) - Source Wikimedia

1915






Le 6 août, André est cité à l'ordre du régiment:
"Ayant eu les 16 et 20 juin, un officier et un téléphoniste grièvement blessés à ses côtés dans les tranchées par des éclats de bombes ennemies, a continué son service avec le plus grand calme sous un bombardement très meurtrier"






1916

Le 18 avril, il est envoyé à l'École d'Application d'Artillerie de Fontainebleau d'où il ressort le 10 juin pour être affecté au 30ème RAC avec le grade de sous-lieutenant.

L'École d'Application d'Artillerie de Fontainebleau (Seine) – Source : Coll. Privée

L'École d'Application d'Artillerie de Fontainebleau est chargée de l'instruction des Officiers, des Élèves-Officiers et Élèves-Officiers de Réserve de l'Artillerie, de l'Artillerie Coloniale, et du Train des Équipages Militaires.

Le 30ème RAC est dans la 5ème brigade d'Artillerie dont 3 groupes forment l'artillerie de la 9èmeDI et 2 de la 7ème DC.

Le 15 juillet, Il est envoyé au Groupement des Divisions d'Entraînement (GDE) à Plessis-Belleville dans l'Oise. Il y va au titre d'observateur pour l'escadrille C207 au service de l'Artillerie Lourde de la IIIème Armée.

Mai 1917, un Caudron G-6 d'entrainement sur le terrain du GDE – Source : DR

Les bâtiments du GDE à Plessis-Belleville - Source : AlbinDenis.free.fr - DR
L’observateur est un aviateur qui permet le réglage des tirs de l'artillerie (par TSF ou signaux lumineux), la reconnaissance (photographique ou visuelle pour l'évaluation des tirs effectués ou la reconnaissance des objectifs), enfin il assure la défense de l'appareil en tant que mitrailleur (avant ou arrière suivant le type d'appareil)

Tout en appartenant en subsistance à la C-207, il va faire des stages en escadrilles, la F-20 et la C-28.

Il était fréquent que des élèves-aviateurs fassent des stages en escadrilles après leur passage au GBE pour se familiariser aux différents matériels (ici F=Farman, C=Caudron). Des stages en 1ère ligne ... !!!


1917

Le 3 avril, il rejoint son escadrille (C-207), venant de la F-20, qui se trouve sur le terrain de Grivesnes (Somme).
Un Caudron G-IV-A2 de l'escadrille C207 sur le terrain de Melette (51-Champagne) durant l'été 1918 – © fonds Berthelé - Archives Municipales de Toulouse
Le 6 mai, il part en maison de santé à Viry-Châtillon  (hôpital VR75, annexe de l'hôpital militaire de Versailles et réservé au personnel de l'aéronautique).

La Maison de Convalescence de l'Aéronautique Militaire à Viry-Chatillon © Coll. Privée

Il revient à la C207 le 26 juin. L'escadrille cantonne alors sur le terrain d'Eppeville (Somme)

Le 1er juillet, il est Rayé Du Contrôle de la C207 et part comme officier de renseignement à la Direction aéronautique de la IIIe Armée.

Un officier de renseignement est chargé de missions particulières de reconnaissance.

Le 27 septembre, il suit les cours de l'École militaire de pilotage du Crotoy (Bombardement), puis de celle de Juvigny (pilotage sur Caudron), Avord (Vol de nuit), Pau (Instruction technique d'Armement et de Tir) et finalement de Cazaux (École de Tir).

Le 4 décembre, il décroche ses "ailes" (son brevet de pilote).

1918

Le 17 mars, il est breveté sur avions SPAD, puis le 4 avril sur avions Bréguet... sans aucun doute à Plessis-Belleville dans l'Oise (où André s'était rendu en juillet 1916 pour y être formé observateur d'artillerie), et qui accueille en ce printemps 1918, nombre de groupes de combat volant sur SPAD (GC 15, 18 et 19) et groupes de bombardemernt sur Bréguet (GB 5, 6 et 9).

Le 2 juin, son instruction terminée, il est affecté à l'escadrille Br45 qui stationne sur le terrain de Sommereux au nord-est de Grandvilliers (Oise).

Le terrain de Sommereux dans l'Oise, photographié ici en mai 1918, on y remarque l'implantation des hangars Bessonneau le long de la route qui mène à Grandvilliers. Source : Coll. Privée

L'escadrille Br 45 est un groupe de reconnaissance au service de la Ve Armée. Elle vient d'être équipée du nouveau Bréguet XIV-A2 – moteur Renault type 12Fcx de 280cv, autonomie de 900 km. De telles performances permettent aux équipages d'effectuer des missions profondes en territoire ennemi.


Le Bréguet XIV-A2 de reconnaissance N°7 (90?), de la Br 45, photographié ici sur le terrain d'Esquennoy le 11 avril 1918 – Source : Fonds Valois - BDIC


Après guerre, cet appareil s'illustra, entre autres, aux commandes de Jean Mermoz, lors des raids africains et au sein de l'Aéropostale.


Le 15 juin, André BATTUT est nommé Lieutenant TT (abréviation pour Titre Temporaire)

Il se marie le 7 août 1918 à Paris (13ème) avec Lucie, Yvonne GRASSET.

André effectue de nombreuses missions de reconnaissance, comme le précise sa citation à l'ordre de l'Armée parue au JO du 3 janvier 1919 :



" Officier pilote de l'escadrille Br45, plein d'allant qui, depuis 2 ans, a rendu les plus grand services dans l'aviation d'abord comme observateur dans une escadrille d'artillerie puis comme pilote dans une escadrille de reconnaissance lointaine, compte plus de 200 heures de vol, 15 missions lointaines, de nombreux combats. Le 29 août 1918, commandé pour une mission très importante, il l'a réussie malgré la marche défectueuse de son moteur et un tir d'artillerie qui a gravement endommagé son avion."






1919

L'escadrille est dissoute, le 9  février ; elle est alors sur le terrain de Pars-les-Romilly dans l'Aube. André BATTUT part pour Villacoublay (Seine) où il est pris en subsistance le 19 mars par la 43ème Compagnie d'Aérostiers.

Il est démobilisé le 21 août.

Il se remarie le 21 mars 1944 avec Henriette, Aglaé  DHORNE à Clichy-La-Garenne (Hauts-de-Seine). Il y décèdera le 21 juillet 1973, à l'âge de 81 ans.



Sources bibliographiques et iconographiques

Archives de Paris
SGA, Mémoire des Hommes
      - JMO du 45ème RAC   26N 985/1
      - Base des personnels de l'aéronautique militaire
      - Carnets de comptabilité de l'Escadrille C207   2 A  226/11à14
      - Carnets de comptabilité de l'Escadrille Br 45  2 A 135/12-16
      - Armées Françaises dans la Grande Guerre

Historique du 45ème RAC   Librairie CHAPELOT   Paris
www.albindenis.free.fr
www.traditions-air.fr
www.anciens-aerodromes.com
www.Forum, pages 14-18
www. généanet.org

Association  généalogie  "Le fil d'Ariane" – en particulier  Claire MELLOTÉE